Mardi soir, nous avons été reçus par la communauté autochtone des Innus à Essipit pour une présentation en
salle de l’histoire et des enjeux actuels de la communauté et pour un repas
traditionnel (nous avons finalement rencontré l’orignal dans nos assiettes
plutôt que dans les bois !). Leurs principales valeurs sont le partage, l’équité
et l’entraide. Dans la langue Innu (Innu
Aimun), il n’y a d’ailleurs pas de mot pour désigner le concept de « propriété ».
Il existe 9 communautés d’Innus au Québec, les Innus d’Essipit sont l’une d’entre elles. C’est la deuxième plus grande nation au Québec. Les membres de la communauté (les Essipiunnuat) occupaient anciennement un territoire (Nitassinan) de 8 604 km² ; leurs ancêtres sont arrivés il y a plus de 15 000 ans, en provenance d’Asie. Après avoir vécu longtemps en alliance avec les français, notamment autour du commerce de la fourrure, les autochtones ont été cantonnés, lors de la colonisation britannique, dans des réserves. Le territoire des Innus à Essipit, nommé Innu assi, est désormais réduit à 80 ha. Malgré tout, la communauté continue de s’agrandir et compte aujourd’hui 675 membres.
Particulièrement dynamique, cette communauté tente de se réapproprier son territoire, ses enjeux et de s’impliquer dans sa gestion au-delà de la limite de la réserve. Les activités ancestrales des premières nations (principalement la chasse) commencent à être reconnues dans le cadre de jurisprudences de la Cour suprême. L’implication des communautés autochtones dans le développement du territoire n’est pas cadrée à ce jour. Leur économie est pourtant basée sur l’exploitation et le partage des ressources naturelles, en particulier dans les activités cynégétiques, forestières, touristiques ou de préservation de l’environnement. La communauté a ainsi embauché deux ingénieurs forestiers, un chargé de communication, une biologiste et une ethnologue. Le négociateur en chef est, lui, chargé des discussions avec le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral du Canada.
Du point de vue cynégétique, les pratiques ancestrales des premières nations sont autorisées sur le territoire et toute l’année. Nous avons découvert au cours de cette journée les activités de piégeage pratiquées qui sont totalement intégrées dans les modes de chasse autorisés au Québec : la trappe. Le castor, le lynx, le loup, l’ours, la martre ou le pécan font partis des espèces régulièrement piégées pour le commerce de la fourrure et surtout pour la perpétuation de pratiques ancestrales. Afin de stabiliser ces pratiques, la communauté a acquis la gestion de plusieurs ZEC (zones d’exploitation controlée) qui sont des secteurs où la gestion de la chasse a été confiée à une association. Elle a également mis en place des pourvoiries (infrastructures pour l’hébergement et la pratique de la chasse, de la pêche et de la trappe). Ces territoires couvrent plus de 400 km² en propriété d’Etat. La communauté d’Essipit est actuellement en négociation avec le gouvernement dans le cadre de la révision des traités pour obtenir un transfert de propriété. Cela constituerait un énorme pas en avant pour ce territoire.
Il existe 9 communautés d’Innus au Québec, les Innus d’Essipit sont l’une d’entre elles. C’est la deuxième plus grande nation au Québec. Les membres de la communauté (les Essipiunnuat) occupaient anciennement un territoire (Nitassinan) de 8 604 km² ; leurs ancêtres sont arrivés il y a plus de 15 000 ans, en provenance d’Asie. Après avoir vécu longtemps en alliance avec les français, notamment autour du commerce de la fourrure, les autochtones ont été cantonnés, lors de la colonisation britannique, dans des réserves. Le territoire des Innus à Essipit, nommé Innu assi, est désormais réduit à 80 ha. Malgré tout, la communauté continue de s’agrandir et compte aujourd’hui 675 membres.
Particulièrement dynamique, cette communauté tente de se réapproprier son territoire, ses enjeux et de s’impliquer dans sa gestion au-delà de la limite de la réserve. Les activités ancestrales des premières nations (principalement la chasse) commencent à être reconnues dans le cadre de jurisprudences de la Cour suprême. L’implication des communautés autochtones dans le développement du territoire n’est pas cadrée à ce jour. Leur économie est pourtant basée sur l’exploitation et le partage des ressources naturelles, en particulier dans les activités cynégétiques, forestières, touristiques ou de préservation de l’environnement. La communauté a ainsi embauché deux ingénieurs forestiers, un chargé de communication, une biologiste et une ethnologue. Le négociateur en chef est, lui, chargé des discussions avec le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral du Canada.
Du point de vue cynégétique, les pratiques ancestrales des premières nations sont autorisées sur le territoire et toute l’année. Nous avons découvert au cours de cette journée les activités de piégeage pratiquées qui sont totalement intégrées dans les modes de chasse autorisés au Québec : la trappe. Le castor, le lynx, le loup, l’ours, la martre ou le pécan font partis des espèces régulièrement piégées pour le commerce de la fourrure et surtout pour la perpétuation de pratiques ancestrales. Afin de stabiliser ces pratiques, la communauté a acquis la gestion de plusieurs ZEC (zones d’exploitation controlée) qui sont des secteurs où la gestion de la chasse a été confiée à une association. Elle a également mis en place des pourvoiries (infrastructures pour l’hébergement et la pratique de la chasse, de la pêche et de la trappe). Ces territoires couvrent plus de 400 km² en propriété d’Etat. La communauté d’Essipit est actuellement en négociation avec le gouvernement dans le cadre de la révision des traités pour obtenir un transfert de propriété. Cela constituerait un énorme pas en avant pour ce territoire.
Rencontre avec les trappeurs de la communauté
Dans cette perspective, les forestiers de la communauté s’impliquent
aussi dans la gestion forestière de ces espaces et travaillent actuellement à
la rédaction d’un plan d’aménagement des territoires visés pour le transfert de
propriétés, grâce à la mise en place d’un comité d’aménagement. Dans un
contexte de forêts dégradées par des coupes intensives et rapprochées pour
l’industrie papetière, l’enjeu actuel est la reconstitution des peuplements
forestiers tant du point de vue de la composition en essences que de celui de
leur maturité. Des réflexions et des expérimentations sont en cours notamment
pour tester les coupes partielles et les itinéraires de gestion qui permettent
d’augmenter le recouvrement des essences présentes à la période précoloniale.
Nous avons été particulièrement impressionnés par le
dynamisme de cette communauté qui prend son destin en main dans un esprit
positif, de développement communautaire et d’ouverture malgré l’héritage
compliqué de ce pays.
Vue depuis les hébergements Condos de la communauté d'Essipit
Pour en savoir plus, cliquez ici
Pour consulter le diaporama de présentation de la communauté d'Essipit, cliquez ici
Article rédigé par Grégoire et Isabelle
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