Par la suite, la discussion s’est poursuivie sur les visions de chaque intervenant en matière de conservation des forêts. Certains prônaient la libre évolution des écosystèmes alors que d’autres soutenaient que l’homme peut jouer un rôle dans ces écosystèmes. Nous en sommes venus à la conclusion qu’il est nécessaire de faire des zones de conservation stricte qui cohabitent avec des zones de conservation polyvalente afin d’intégrer les dimensions de développement durable à la conservation de la nature. Dans tous les cas, l’adhésion sociale est un prérequis à la réalisation des activités de conservation sur le territoire.
La France et le Québec s'unissent dans un projet de coopération visant la réalisation d'une étude comparative des modes de conservation du patrimoine naturel qui peuvent se réaliser dans une démarche d'inclusion des activités humaines.
vendredi 21 juin 2013
Table ronde
La mission s’est terminée en après-midi autour d’une table
ronde sous la présidence
du maire d’Offendorf, monsieur Denis Hommel. La discussion a
débuté par une présentation du maire qui nous a permis de mettre en contexte l’évolution
de la forêt Rhénane en fonction de la canalisation du Rhein et des enjeux de
restauration écologique qui se sont présentés au fil du temps. La protection de
cette forêt alluviale permet de maintenir une relique de l’écosystème forestier
d’origine.
Par la suite, la discussion s’est poursuivie sur les visions de chaque intervenant en matière de conservation des forêts. Certains prônaient la libre évolution des écosystèmes alors que d’autres soutenaient que l’homme peut jouer un rôle dans ces écosystèmes. Nous en sommes venus à la conclusion qu’il est nécessaire de faire des zones de conservation stricte qui cohabitent avec des zones de conservation polyvalente afin d’intégrer les dimensions de développement durable à la conservation de la nature. Dans tous les cas, l’adhésion sociale est un prérequis à la réalisation des activités de conservation sur le territoire.
Par la suite, la discussion s’est poursuivie sur les visions de chaque intervenant en matière de conservation des forêts. Certains prônaient la libre évolution des écosystèmes alors que d’autres soutenaient que l’homme peut jouer un rôle dans ces écosystèmes. Nous en sommes venus à la conclusion qu’il est nécessaire de faire des zones de conservation stricte qui cohabitent avec des zones de conservation polyvalente afin d’intégrer les dimensions de développement durable à la conservation de la nature. Dans tous les cas, l’adhésion sociale est un prérequis à la réalisation des activités de conservation sur le territoire.
Une forêt vivante à Haguenau
Cette
forêt indivise de 134 km2 est gérée conjointement par la ville et
l’Office National des Forêts (ONF). Cette gestion conjointe entre la communauté
et l’État est historique, puisqu’elle se fait depuis 1434. Longue expérience de
gestion d’une forêt de proximité, tel qu’on les nomme au Québec.
La
ville et l’ONF viennent d’adopter, en 2012, un nouveau plan d’aménagement pour
les 20 prochaines années, dont les 3 principales orientations sont :
-->Protéger les
milieux naturels et les espèces vivantes.
-->Produire du
bois d’œuvre de qualité.
-->Accueillir le
public et protéger le patrimoine.
Ce
plan d’aménagement comprend aussi des mesures d’adaptation au changement
climatique (réchauffement et assèchement). L’une d’elles consiste à favoriser
les espèces forestières mieux adaptées à ces nouvelles conditions comme le
chêne sessile.
La récolte de chênes de qualité est d'ailleurs l’un des principaux revenus provenant de cette forêt. C’est pourquoi beaucoup d’attention est accordée à la sylviculture de cette essence.
jeudi 20 juin 2013
Visite de la réserve transfrontalière d’Adelsberfg – Lutzelhardt
Elle
serait la première réserve biologique intégrale transfrontalière – située entre
l’Allemagne et la France - à avoir été créée en Europe. Elle couvre une
superficie de 400 ha. Certaines espèces aviaires plus rares refont leur
apparition dans la région. Toutefois, la forte présence des
cervidés et du sanglier nécessite le maintien de la chasse dans ce type d’aire
protégée à gestion stricte. Situation souvent rencontrée dans les forêts et réserves intégrales d’Europe.
Rencontre au Parc Naturel Régional – PNR - des Vosges du Nord
Comment
prendre en compte la conservation et permettre la pérennité de l’économie
locale ? Tel est le principal défi du PNR des Vosges du Nord. M. Éric Brua et
son équipe nous ont présenté les objectifs de ce type d’aire protégée. Le
développement durable des communautés locales est donc au cœur de la mission du
parc. L’économie est ici identifiée comme un moyen pouvant faire évoluer les forêts
vers un état plus naturel ; l’aménagement forestier qui vise à atteindre une
structure de futaie irrégulière (régénération naturelle, diversité d’essences
et d’âges) est une stratégie économique et écologique à moyen et long termes.
La charte du parc est un « contrat total » avec le territoire. Elle
permet de définir collectivement la manière de réaliser les différents volets
du développement durable dans l’aire protégée. Cette charte comprend des
mesures contractuelles négociées avec les différentes gestionnaires des
ressources naturelles et culturelles. Ce mode de gestion peut aussi inspirer le
développement des aires protégées polyvalentes au Québec.
La foresterie dans les aires protégées polyvalentes : faisabilité écologique et acceptabilité sociale
Le 19 juin dernier, Louis Bélanger, professeur chercheur à l’Université Laval
au Québec, a présenté à l'Université de Fribourg la réflexion entourant l'intégration de la foresterie
dans les aires protégées et les débats qu'elle soulève, tant en Amérique qu'en
Europe.
Voici un résumé de l'exposé et le lien vers la présentation.
Voici un résumé de l'exposé et le lien vers la présentation.
Les aires
protégées sont l’un des moyens privilégiés pour assurer la conservation de la
diversité biologique. Ce vocable regroupe toutefois des territoires dont les
objectifs et les cadres de gestion sont très différents.
Il existe, notamment,
une distinction entre les aires protégées strictes (catégories I à IV de
l’UICN) avec emphase sur la protection des écosystèmes, et les aires protégées
polyvalentes (catégories V et VI de l’UICN) où la conservation de la
biodiversité s’accompagne d’une certaine utilisation des ressources naturelles
et d’une occupation humaine du territoire.
La gestion des ressources naturelles dans les aires
protégées polyvalentes soulève présentement nombre de questions dans la lignée
du débat international soulevé par les projets intégrés de développement et de
conservation.
Certains ont qualifié de « nouveau débat de la conservation »
l’opposition entre les visions d’un protectionnisme strict de la nature et
celui d’une conservation de la nature intégrée au développement. C’est dans ce
contexte qu’un projet de collaboration France-Québec a été élaboré pour
documenter comment les activités forestières peuvent être compatibles avec le
statut d’aire protégée polyvalente en France et au Québec.
L’un des enjeux majeurs pour la France et pour le Québec
en cette matière consiste à trouver les moyens qui permettent l’harmonisation
de la foresterie avec la conservation du patrimoine naturel et culturel des
aires protégées dans leur territoire respectif.
Au plan écologique, l’approche
écosystémique à l’aménagement forestier ainsi que le concept de naturalité
semblent constituer des bases scientifiques intéressantes pour encadrer la
foresterie dans les aires protégées polyvalentes.
Par contre, les représentations sociales du concept
d’aire protégée sont à explorer pour établir une stratégie de conservation qui
soit socialement acceptable.
mercredi 19 juin 2013
Colloque à Fribourg : conservation et société
Jerry Franklin, professeur chercheur à l’Université de
Washington, a présenté les défis du développement et la mise en œuvre de politiques
d’aménagement forestier pour une société démocratique engagée dans le débat sur
la conservation de la nature. Les politiques forestières adoptées ces 50
dernières années par les États-Unis traduisent l’importance qu’a pris la
conservation de la nature pour le pays.
Au sens politique, la foresterie a toujours été plus sociale
que scientifique. Ce constat est aussi applicable aux aires protégées alors que
les principaux défis d’implantation sont souvent sociaux et politiques.
M. Franklin insiste sur l’importance d’établir une gestion
participative avant que les divergences se polarisent. Les acteurs locaux jouent un rôle
clé dans cette gestion.
Il a beaucoup insisté sur l’importance de la foresterie
écologique comme outil de gestion active de la biodiversité dans un contexte de
conservation de la nature.
mardi 18 juin 2013
La forêt mixte : l’avantageuse diversité
Nous avons été reçus par Roland Burrus et son équipe dans
une forêt privée de la commune de Courtavon en Alsace. Il s’agit d’une forêt
mixte souvent dominée par le sapin qui est accompagné du hêtre, du chêne et de
plusieurs autres espèces d’arbres selon les conditions édaphiques, qui sont
d’ailleurs parmi les meilleures. Le sylviculteur, François Leforestier, gère
cette forêt avec des objectifs de diversification des essences et de structure
irrégulière. Le caractère mixte et irrégulier de la forêt est ici vécu comme un
grand avantage puisqu’en plus de favoriser une diversité biologique et la
résilience des écosystèmes face aux changements globaux, il offre une sécurité
économique à long terme en permettant
aux forestiers de répondre
aux besoins du marché peu importe comment ces besoins évolueront. Cet exemple
constitue une belle illustration de la façon dont l’écologie et l’économie
peuvent être mutuellement bénéfiques.
Puis, nous avons visité l’entreprise Lutz qui ne mise pas sur la production de masse, mais plutôt sur la production personnalisée (des maisons pré-fabriquées) qui ajoute une grande valeur aux produits du bois, produits écologiques. Il s’agit donc d’une entreprise qui consomme peu de bois, mais qui crée beaucoup de valeur, ce qui pourrait être particulièrement intéressant dans les communautés environnant les territoires ayant le potentiel de devenir des aires protégées polyvalentes au Québec.
En après-midi, le groupe a été reçu par monsieur André Linder, maire de la commune de Wolshwiller, par monsieur Michel Fernex, professeur émérite de la faculté de médecine de l’Université de Bâle, et par Olivier de l’ONF. Ils nous ont fait visiter la réserve biologique située dans la forêt communale et nous ont montré un aménagement réalisé pour la biodiversité : de gros hêtres ont été récoltés pour permettre à la lumière de parvenir jusqu’au sol et ainsi favoriser le retour de certaines plantes plus rares. Comme quoi l’aménagement n’est pas nécessairement en contradiction avec des objectifs de conservation.
Puis, nous avons visité l’entreprise Lutz qui ne mise pas sur la production de masse, mais plutôt sur la production personnalisée (des maisons pré-fabriquées) qui ajoute une grande valeur aux produits du bois, produits écologiques. Il s’agit donc d’une entreprise qui consomme peu de bois, mais qui crée beaucoup de valeur, ce qui pourrait être particulièrement intéressant dans les communautés environnant les territoires ayant le potentiel de devenir des aires protégées polyvalentes au Québec.
En après-midi, le groupe a été reçu par monsieur André Linder, maire de la commune de Wolshwiller, par monsieur Michel Fernex, professeur émérite de la faculté de médecine de l’Université de Bâle, et par Olivier de l’ONF. Ils nous ont fait visiter la réserve biologique située dans la forêt communale et nous ont montré un aménagement réalisé pour la biodiversité : de gros hêtres ont été récoltés pour permettre à la lumière de parvenir jusqu’au sol et ainsi favoriser le retour de certaines plantes plus rares. Comme quoi l’aménagement n’est pas nécessairement en contradiction avec des objectifs de conservation.
lundi 17 juin 2013
Prise de contact avec la foresterie suisse
Monsieur Xavier Lacroix, président de l’AOC Bois du Jura,
nous a conduit dans le canton de Vaud pour rencontrer monsieur Daniel
Getaz au centre forestier de Trebillet. Monsieur Getaz, inspecteur des forêts,
et son équipe nous ont présenté la forêt cantonale du Risoud. Les forestiers
suisses que nous avons rencontrés ont une approche sylvicole qui vise à
cultiver la forêt. Ils réalisent des coupes partielles dans le but d’assurer le
renouvellement progressif des arbres et le maintien d’une structure irrégulière
et résistante aux fortes chutes de neige et aux chablis. L’objectif de
production de bois pour les besoins précis de l’industrie de la transformation
est secondaire pour les sylviculteurs que nous avons rencontrés. Le
sylviculteur suisse serait : « un producteur de forêt plutôt
qu’un producteur de bois ». Le Tétras est une espèce emblématique
dans les forêts suisses. L’aménagement forestier, qui favorise les conifères
et les ouvertures, est pratiqué pour répondre aux besoins en habitat de cette espèce menacée.
dimanche 16 juin 2013
Un Parc National en gestation
Nous avons été reçus par l’équipe de l’unité territoriale
dont monsieur Jean-Jacques Boutteaux et madame Zoë Lefort de l’ONF ainsi que
par monsieur Christophe Gallemant et madame Isabelle Meurillon du Groupe
d’Intérêt Public (GIP) du projet de Parc National Champagne Bourgogne. Depuis
2006, ces deux organisations travaillent en étroite collaboration pour mener à
bien la création du Parc National. Au Québec, imaginez l’équipe d’une unité de
gestion du Ministère des Ressources naturelles et celle de Parcs Québec qui collaboreraient
à la création d’une aire protégée multicatégorie…
Cette équipe nous a fait visiter des forêts domaniales et communales de la région d’Auberive qui sont utilisées pour leurs ressources depuis l’établissement de village par les moines cisterciens au 13e siècle.
L’ONF applique un aménagement forestier multifonctionnel visant des objectifs de production de bois de qualité, l’intégration des besoins sociaux liés aux forêts, l’atténuation des risques naturels et la conservation de la biodiversité sur une superficie d’environ 13 000 ha. La sylviculture pratiquée dans ces forêts a évolué d’un système de futaie régulière à celui de futaie irrégulière, qui est maintenant largement pratiqué dans ces forêts. La critique des populations locales, qui connaissent bien la dynamique de leurs forêts, et l’ouverture d’esprit des forestiers locaux ont permis cette évolution des pratiques sylvicoles. Nous avons aussi visité une réserve biologique intégrale créée en 1995 par l’ONF. Elle se situe au cœur de la forêt aménagée.
Monsieur Christophe Gallemant, directeur du GIP, nous a présenté l’avancement du projet de Parc National, initié en 2009. L’un des premiers défis est d’identifier une zone de protection intégrale de 3 000 ha, d’un seul tenant, à l’intérieur de la zone d’étude du Parc National. La foresterie serait interdite dans cette zone. Toutefois, la chasse des cervidés et du sanglier serait permise pour contrôler la surabondance de leurs populations. La création du Parc National ne se limite pas à la création d’une zone de protection intégrale. Elle sera complétée d’une zone cœur dans laquelle une réglementation particulière s’applique ainsi qu’une zone d’adhésion qui repose sur l’engagement des communes concernées. Ainsi, l’analyse des enjeux forestiers, agricoles, culturels, et bien d’autres, sont au cœur de la réflexion collective qui est entamée en Champagne Bourgogne. Le Parc National constitue un projet de territoire en construction pour les communautés qui l’habitent.
Cette équipe nous a fait visiter des forêts domaniales et communales de la région d’Auberive qui sont utilisées pour leurs ressources depuis l’établissement de village par les moines cisterciens au 13e siècle.
L’ONF applique un aménagement forestier multifonctionnel visant des objectifs de production de bois de qualité, l’intégration des besoins sociaux liés aux forêts, l’atténuation des risques naturels et la conservation de la biodiversité sur une superficie d’environ 13 000 ha. La sylviculture pratiquée dans ces forêts a évolué d’un système de futaie régulière à celui de futaie irrégulière, qui est maintenant largement pratiqué dans ces forêts. La critique des populations locales, qui connaissent bien la dynamique de leurs forêts, et l’ouverture d’esprit des forestiers locaux ont permis cette évolution des pratiques sylvicoles. Nous avons aussi visité une réserve biologique intégrale créée en 1995 par l’ONF. Elle se situe au cœur de la forêt aménagée.
Monsieur Christophe Gallemant, directeur du GIP, nous a présenté l’avancement du projet de Parc National, initié en 2009. L’un des premiers défis est d’identifier une zone de protection intégrale de 3 000 ha, d’un seul tenant, à l’intérieur de la zone d’étude du Parc National. La foresterie serait interdite dans cette zone. Toutefois, la chasse des cervidés et du sanglier serait permise pour contrôler la surabondance de leurs populations. La création du Parc National ne se limite pas à la création d’une zone de protection intégrale. Elle sera complétée d’une zone cœur dans laquelle une réglementation particulière s’applique ainsi qu’une zone d’adhésion qui repose sur l’engagement des communes concernées. Ainsi, l’analyse des enjeux forestiers, agricoles, culturels, et bien d’autres, sont au cœur de la réflexion collective qui est entamée en Champagne Bourgogne. Le Parc National constitue un projet de territoire en construction pour les communautés qui l’habitent.
samedi 15 juin 2013
Futaie irrégulière : bois, biodiversité et société
Après plus de 500 km de route, nous voilà maintenant plus au
nord, dans l’est de la France. Le groupe a passé la journée en compagnie de
monsieur Roland Susse, expert forestier. Il nous a d’abord parlé de la
sylviculture en futaie irrégulière, en forêt feuillue, qui vise trois objectifs
de production : production de bois de qualité, production de biodiversité
et production «sociale». Le groupe a effectué un exercice pratique de martelage
dans un marteloscope d’une forêt de chênes, de charmes et de certaines essences
non-indigènes comme que le chêne rouge qui est perçu comme une espèce invasive
par le sylviculteur.
En après-midi, le groupe a effectué une visite dans une
plantation de Sapin Douglas traitée de façon partielle pour favoriser la
régénération naturelle et le retour d’une proportion d’essences indigènes pour
restaurer progressivement la biodiversité et une structure forestière naturelle.
Nous avons pu mieux comprendre la mise en application d’une sylviculture basée
sur l’assainissement, la diversification des essences, l’éducation du
peuplement et la production de bois de qualité. Cette philosophie sylvicole
pourrait s’avérer intéressante dans le cadre du statut d’aire protégée
polyvalente en développement au Québec afin de combiner la production de bois
de qualité et le maintien ou la restauration d’un haut niveau de naturalité; l’économie
verte quoi !
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