Nous avons été reçus par l’équipe de l’unité territoriale
dont monsieur Jean-Jacques Boutteaux et madame Zoë Lefort de l’ONF ainsi que
par monsieur Christophe Gallemant et madame Isabelle Meurillon du Groupe
d’Intérêt Public (GIP) du projet de Parc National Champagne Bourgogne. Depuis
2006, ces deux organisations travaillent en étroite collaboration pour mener à
bien la création du Parc National. Au Québec, imaginez l’équipe d’une unité de
gestion du Ministère des Ressources naturelles et celle de Parcs Québec qui collaboreraient
à la création d’une aire protégée multicatégorie…
Cette équipe nous a fait visiter des forêts domaniales et
communales de la région d’Auberive qui sont utilisées pour leurs ressources depuis
l’établissement de village par les moines cisterciens au 13e siècle.
L’ONF applique un aménagement forestier multifonctionnel
visant des objectifs de production de bois de qualité, l’intégration des besoins sociaux liés aux
forêts, l’atténuation des risques naturels et la conservation de la
biodiversité sur une superficie d’environ 13 000 ha. La sylviculture pratiquée
dans ces forêts a évolué d’un système de futaie régulière à celui de futaie
irrégulière, qui est maintenant largement pratiqué dans ces forêts. La critique
des populations locales, qui connaissent bien la dynamique de leurs forêts, et
l’ouverture d’esprit des forestiers locaux ont permis cette évolution des
pratiques sylvicoles. Nous avons aussi visité une réserve biologique intégrale
créée en 1995 par l’ONF. Elle se situe au cœur de la forêt aménagée.
Monsieur Christophe Gallemant, directeur du GIP, nous a
présenté l’avancement du projet de Parc National, initié en 2009. L’un des
premiers défis est d’identifier une zone de protection intégrale de 3 000
ha, d’un seul tenant, à l’intérieur de la zone d’étude du Parc National. La foresterie serait interdite dans cette zone. Toutefois, la chasse des
cervidés et du sanglier serait permise pour contrôler la surabondance de leurs
populations. La création du Parc National ne se limite pas à la création d’une
zone de protection intégrale. Elle sera complétée d’une zone cœur dans laquelle
une réglementation particulière s’applique ainsi qu’une zone d’adhésion qui
repose sur l’engagement des communes concernées. Ainsi, l’analyse des enjeux
forestiers, agricoles, culturels, et bien d’autres, sont au cœur de la
réflexion collective qui est entamée en Champagne Bourgogne. Le Parc National
constitue un projet de territoire en construction pour les communautés qui
l’habitent.
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