dimanche 16 juin 2013

Un Parc National en gestation

Nous avons été reçus par l’équipe de l’unité territoriale dont monsieur Jean-Jacques Boutteaux et madame Zoë Lefort de l’ONF ainsi que par monsieur Christophe Gallemant et madame Isabelle Meurillon du Groupe d’Intérêt Public (GIP) du projet de Parc National Champagne Bourgogne. Depuis 2006, ces deux organisations travaillent en étroite collaboration pour mener à bien la création du Parc National. Au Québec, imaginez l’équipe d’une unité de gestion du Ministère des Ressources naturelles et celle de Parcs Québec qui collaboreraient à la création d’une aire protégée multicatégorie…

Cette équipe nous a fait visiter des forêts domaniales et communales de la région d’Auberive qui sont utilisées pour leurs ressources depuis l’établissement de village par les moines cisterciens au 13e siècle.

L’ONF applique un aménagement forestier multifonctionnel visant des objectifs de production de bois de qualité,  l’intégration des besoins sociaux liés aux forêts, l’atténuation des risques naturels et la conservation de la biodiversité sur une superficie d’environ 13 000 ha. La sylviculture pratiquée dans ces forêts a évolué d’un système de futaie régulière à celui de futaie irrégulière, qui est maintenant largement pratiqué dans ces forêts. La critique des populations locales, qui connaissent bien la dynamique de leurs forêts, et l’ouverture d’esprit des forestiers locaux ont permis cette évolution des pratiques sylvicoles. Nous avons aussi visité une réserve biologique intégrale créée en 1995 par l’ONF. Elle se situe au cœur de la forêt aménagée.

Monsieur Christophe Gallemant, directeur du GIP, nous a présenté l’avancement du projet de Parc National, initié en 2009. L’un des premiers défis est d’identifier une zone de protection intégrale de 3 000 ha, d’un seul tenant, à l’intérieur de la zone d’étude du Parc National. La foresterie serait interdite dans cette zone. Toutefois, la chasse des cervidés et du sanglier serait permise pour contrôler la surabondance de leurs populations. La création du Parc National ne se limite pas à la création d’une zone de protection intégrale. Elle sera complétée d’une zone cœur dans laquelle une réglementation particulière s’applique ainsi qu’une zone d’adhésion qui repose sur l’engagement des communes concernées. Ainsi, l’analyse des enjeux forestiers, agricoles, culturels, et bien d’autres, sont au cœur de la réflexion collective qui est entamée en Champagne Bourgogne. Le Parc National constitue un projet de territoire en construction pour les communautés qui l’habitent.

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