vendredi 17 octobre 2014

Introduction à l'histoire de la foresterie québécoise et au principe de la conservation


Nous avons été accueillis par la Société d’Histoire forestière du Québec pour introduire cette tournée québécoise.
La première intervention de Luc Bouthillier, professeur titulaire de l’université de Laval, nous a offert un panorama global de l’histoire de la foresterie au Québec qui est marquée par plusieurs approches successives :
- De 1763 à 1848 : la consolidation des colonies : l’arrivée des français puis des britanniques a permis la structuration d’une économie du bois, basée notamment sur l’exportation vers la Grande-Bretagne de bois destiné à la construction.
- De 1849 à 1968 : le développement de l’industrie papetière : conscients de la richesse de leur ressource, les gouvernements ont permis des investissements de capitaux étrangers en l’échange de concessions d’exploitation.
- De 1969 à 1985, suite à un souhait de réappropriation de cette ressource, les concessions mises en œuvre au profit des industriels de la filière bois sont révoquées, une nouvelle approche émerge mettant sur un même plan développement industriel et développement local.
- De 1986 à 2013, des clauses de gestion durables des forêts apparaissent dans les contrats d’approvisionnement. La prise de conscience du pillage de la ressource bois est générale et la mise en œuvre d’une gestion durable devient un enjeu politique.

 Les sentiments des québécois pour leur forêt nous ont été présentés comme très contrastés :
-          Un espace à conquérir pour l’expansion des espaces agricoles
-          Un espace dangereux, lieux de vie des communautés autochtones
-          Un capital inépuisable source de richesses
-    Plus récemment, une prise de conscience collective pousse à une évolution de la politique forestière (aménagement écosystémique, forêt habitée, prise en compte des communautés autochtones)

La présentation de Luc Bouthillier est disponible en suivant ce lien.

La présentation s’est poursuivie par une intervention de Cynthia Patry, employée par l’ONG Corridors appalachiens qui vise à concilier foresterie et conservation. Il s’agit d’une organisation partenariale qui conseille et accompagne les propriétaires privés dans leur volonté de s’engager dans une démarche de conservation.
L’organisation travaille sur un territoire de 3500 km² au Sud-Ouest du Québec (Estrie) sur lesquels ont été identifiés les secteurs à forts enjeux environnementaux (ensembles forestiers, corridors écologiques,…). Elle propose aux propriétaires la mise en place d’outils de conservation de la biodiversité sur leur propriété.
Plusieurs niveaux de conservation sont offerts selon les usages de la forêt de chaque propriétaire allant d’une conservation intégrale (excluant la présence de l’homme) à la mise en place de clauses environnementales.
Cette politique de conservation est soutenue financièrement par Nature Conservation (ONG internationale).

Trois grands outils ont été mis en œuvre:
- le don en l’échange de crédit d’impôts ;
- la servitude environnementale en l’échange de crédits gradués en fonction du niveau d’exigence ;
- la réserve naturelle en l’échange d’exonération fiscale (foncier).

La lisibilité de ce dispositif et le dynamisme de l’association a conduit à des résultats impressionnants ! Les surfaces protégées sont passées de 400 ha à 11 500 ha entre 2000 et 2014.

La présentation de Cynthia Patry est disponible en suivant ce lien.


Article rédigé par Aurélia et Grégoire

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